Éperon et arête des Cosmiques, l’autre voie Rébuffat de l’Aiguille du Midi

Moins célèbre que sa voisine car située sur un éperon « secondaire », la Rébuffat – Pierre aux cosmiques se déroule sur un granit de même qualité et l’escalade y est aussi belle. Assez courte, elle offre une alternative très intéressante pour parcourir l’arête des Cosmiques dont on rejoint l’itinéraire au niveau des rappels. On réalise alors une course complète dans un cadre merveilleux.

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Les longueurs magnifiques au dessus du toit

Après le parcours de la Rébuffat le samedi, nous voilà de retour dans la benne de l’Aiguille le lundi. Cette fois on se lève « tard » avec une résa faite en avance pour 8h40 : il n’y a pas autant de fréquentation normalement à l’éperon des Cosmiques que dans la face S de l’Aiguille. L’approche est toujours aussi efficace même si ça bouchonne sur l’arête, et nous arrivons au pied de la voie encore une fois « bons derniers », ce qui nous permet d’être tranquilles et de faire de belles photos ! L’accès par le couloir est tracé, mais sujet à de fréquentes chutes de pierres. L’attaque de la longueur « directe » est sans soucis, et on peut même accéder à une belle plateforme confortable pour ne pas s’équiper sur la neige, ce que nous ferons.

Cette voie se prêtant beaucoup mieux à l’escalade en grosses chaussures, on laisse cette fois les chaussons au fond du sac pour se ré-entrainer avant d’aller faire de longues courses d’alpinisme. A part quelques passages « coquins » avec de bonnes fissures dans les mains mais les pieds dans des dalles fuyantes, c’est un plaisir ! La première longueur offre d’ailleurs un de ces passages avec une petite cheminée aux bords lisses, coincement de mains ou de fesses de rigueur.

Après deux longueurs peu soutenues, on arrive sous le toit qui raye toute la face, passage clé de cet itinéraire. Les deux cordées de devant s’en tirent le souffle court et avec plus ou moins de « grognements », ça promet ! Heureusement avec mes « gogo gadgeto bras » je peux attraper le bac salvateur en ayant encore une bonne marche sous le toit, et après un exercice de contorsions pour monter le pied sur une écaille (le genoux marche aussi très bien pour ceux qui n’ont pas profité du confinement pour s’étirer :D) je sors essoufflé mais ravi de ce passage. A noter que deux scellements protègent parfaitement ce passage, et permettent si besoin de passer facilement en tire clou.

On poursuit au dessus du toit par trois longueurs de fissures et cannelures, dont la première n’est pas commode en grosses ! La longueur de 5c du milieu est absolument magnifique, une succession de fissures franches dans lesquelles on peut faire d’excellents verrous de mains, ce qui permet d’économiser beaucoup de force et de progresser sereinement. Une courte longueur mène ensuite à des gradins sous le sommet de l’éperon : on rechausse les crampons pour continuer sur l’arête des Cosmiques.

L’itinéraire classique des Cosmiques est vite rattrapé, au sommet de l’éperon. On retrouve alors une excellente trace après quelques passages en neige molle. Une désescalade facile permet de gagner des rappels qui contournent un imposant gendarme de protogine (une des formes du granit à la superbe couleur fauve), passage qui a subi un important éboulement en Aout 2018. Dans les bonnes conditions du jour, nous empruntons l’ancien itinéraire en face S avec un court rappel puis un contournement esthétique. Merci aux cordées qui nous ont laissé doublé ou utiliser leur rappel, ça a permit de bien répartir tout le monde 🙂

Le cheminement est alors facile jusqu’au grand gendarme de « Digital Crack », lieu doublement célèbre pour cette fameuse longueur de 8a et pour son caractère hautement photogénique. Il faut ensuite franchir un court ressaut plus délicat, dalle lisse rayée par une fine fissure : ce passage coton est nettement facilité par des trous qui ont été percés pour les crampons…

La fin de l’arête se parcourt en face N, avec une succession de petits murs et de goulottes offrant de belles lignes de fuite. On rejoint le fil de l’arête juste sous la terrasse du téléphérique, que l’on regagne par une échelle. La descente ici est donc totalement inexistante, encore qu’on aurait pu arriver directement dans la benne ça aurait été sympa 🙂

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Un dernier détour coté N

 

Vous souhaitez réaliser cette course avec un guide ? N’hésitez pas à me contacter !

 

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