La Rébuffat à L’Aiguille du Midi, une grande classique autant réputée pour sa superbe escalade sur granit orangé que pour sa sur-fréquentation chronique : avec l’ouverture réduite de la benne de l’Aiguille et la limitation des déplacements à 100km, c’était le moment d’aller y faire un tour ce week-end pour se régaler et en profiter pour se ré-acclimater ! Pas de surprise, on s’est régalé…

Après le calme de l’Aiguille de l’M en semaine et sans remontées, c’est une ambiance différente qui nous attend pour cette journée. Les cuisses ne s’en plaignent pas car cette fois l’approche est réduite au strict minimum. Au départ de la benne, l’atmosphère est bien plus paisible que d’habitude : moins de touristes et donc relativement peu de monde, l’obligation de réserver sa benne, et une capacité limitée font beaucoup de bien en limitant la « course » à l’entrée et à la sortie des bennes.
On atteint donc calmement le départ de la voie Rébuffat dans laquelle 4 cordées sont engagées, dont une cordée dans L1. Deux autres cordées s’engagent dans la Contamine et la Kohlmann, et personne ne grimpera derrière nous : c’est la situation la plus agréable quand on a le temps, on peut alors dérouler tranquillement et faire des pauses aux relais confortables pour papoter en laissant les autres cordées progresser à leur rythme.
La première longueur « moderne » n’emprunte pas l’itinéraire original, mais effectue une traversée sous un toit très esthétique, après un petit pas de dalle « coquin » qui sera la première embûche pour une cordée un peu trop juste techniquement. On est alors au pied de la fameuse « fissure en S », passage iconique et longueur clé de la voie Rébuffat : une belle fissure fine qui serpente dans une grande dalle compacte, avec juste ce qu’il faut de grattons pour les pieds et quelques pitons bien placés. Un régal pour les chaussons ! J’enchaîne directement jusqu’au relais suivant pour effectuer une grande longueur logique dont la seconde partie, moins soutenue, offre une escalade grisante sur prises franches.
L’itinéraire se faufile ensuite dans une successions de dièdres sur deux courtes longueurs que nous enchainons. Le premier, très physique, nous fait ressentir un peu l’altitude… Le second plus technique permet de grimper tout en finesse en équilibre sur des grattons, plus impressionnant que difficile. On gravit ensuite ensuite une succession de petits murs raides par des fissures de toute taille, sur deux longueurs, avant de rejoindre un grand couloir qui monte vers l’arête à quelques mètres à droite du sommet. On en profite pour réaliser une variante plus difficile à droite, avec un ressaut court mais teigneux en 6a/b…
Le couloir est encore très enneigé, mais avec de grandes jambes on monte facilement en écarts sans toucher la neige ! Le brouillard qui commence à monter depuis quelques longueurs nous rattrape à notre arrivée sous la dernière longueur, pour nous régaler d’une ambiance plus éthérée. C’est particulièrement esthétique de voir le second se découper sur cette arête lisse…
Il ne nous reste plus alors qu’à tirer un rappel diagonal pour rejoindre la « terrasse Rébuffat », une des attractions du téléphérique de l’Aiguille. Si l’approche de la voie est particulièrement courte, sa descente est réduite à sa plus simple expression…

Vous souhaitez réaliser cette course avec un guide ? N’hésitez pas à me contacter.
Wow, ça à l’air magnifique ! Si un jour j’ai le niveau …. ça serait avec plaisir ! Amitiés