Les sorties avec Vincent – a.k.a. « Canard » – ne sont pas toujours de tout repos : que ça vire au drame ou que ça finisse en longues bambées, on s’ennuie rarement ! Heureusement on arrive aussi parfois à passer une journée détente sur une belle aiguille au rocher solide et prisu, et un itinéraire qui offre une escalade agréable.

Malgré une météo contrariante qui nous oblige à revoir nos plans et à grimper aux Gaillands le samedi, le créneau du dimanche est suffisant pour s’offrir une belle escalade entre canards sur l’Aiguille de Praz Torrent. Le départ à la fraîche (7h) nous assure une marge suffisante pour regarder passer les orages une bière à la main, et permet aussi de franchir les 900m de dénivelé « raides et efficaces » sans surchauffe : on atteint le départ de la voie au soleil avec une température parfaite pour grimper en t-shirt.

Le gneiss de Praz Torrent est très agréable à escalader grâce à son grain adhérent et la présence de prises souvent franches pour les pieds : c’est la première fois que je teste la grimpe en chaussures d’approche et dans cette voie c’est tout simplement merveilleux, mes orteils en témoignent ! Ajoutons que de nombreuses fissures permettent de bien se protéger entre les pitons en place dans les zones compactes, et on comprend mieux la forte fréquentation de cet itinéraire. Le rocher en porte les traces mais ce n’est pas gênant : au contraire cela facilite la recherche d’itinéraire sur certaines sections !
Les cinq premières longueurs proposent une escalade assez « classique » avec quelques passages plus corsés en surplombs ou en dièdres. L’itinéraire fait de nombreux crochets pour contourner des surplombs trop prononcés ou des dalles trop compactes, ce qui donne une ambiance parfois aérienne et des relais toujours confortables.
Les trois dernières longueurs changent de style pour une escalade plus typée « montagne » avec une belle cheminée sur deux longueurs (renfougne possible mais non obligatoire, il faut savoir chercher la position de moindre effort !), puis une fissure large courte mais intense. La maitrise des techniques de verrous (ici verrous de poings) permet de la franchir sans forcer, sinon on peut utiliser la solution « radicale » du Dulfër !
On atteint alors facilement le sommet par une arête herbeuse entrecoupée de courts ressauts rocheux, puis des gradins raides. Avec Vincent, on s’est régalé tout au long de la voie qu’on a pu parcourir sans stress et sans la foule (une cordée à une longueur d’écart), en faisant une séance rattrapage de potins !

La descente est rapide et agréable. Une courte arête amène à deux rappels de 25m, qui déposent dans un éboulis puis à l’attaque de la voie. La descente est aussi efficace que la montée, et fini de bruler les cuisses, mais l’arrivée au parking offre une bonne récompense pour ceux qui aiment les fruits des bois…

Vous souhaitez réaliser cette course avec un guide ? N’hésitez pas à me contacter !