Topo – Aiguille du Peigne, gendarme 3009m : Arête des Papillons, D/II/400m

L’arête des Papillons tient une bonne place parmi les classiques de l’escalade granit à Chamonix, et ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Le rocher est excellent, solide et prisu, l’escalade plaisante. L’équipement est très limité (ok on y trouve quand même quelques pitons, et un gond de volet !), mais il est facile de protéger les longueurs et de faire de bons relais. On peut gravir la voie en ne faisant que de courtes longueurs de 15-20m, ce qui est très convivial et confortable. Et pour couronner le tout, on est dans un bel endroit, avec une approche rapide et simple…
Le parcours de cet itinéraire est déjà un objectif à part entière, mais pour une cordée rapide et matinale, l’enchainement jusqu’au sommet par la voie normale en fait une superbe course d’ampleur !

Sur l’arête des Papillons

Vous souhaitez réaliser cette course avec un guide ? N’hésitez pas à me contacter.

Point de départ : Plan de l’Aiguille (2317m)
Niveau Technique : D/II, 6a max, 5a/b obligatoire.
Horaires : Approche 45mn, arête 4-5h, descente 1h-1h30
Matériel :
Friends #0.3-#2 (doubler les 0.3-0.75 est confort), Coinceurs, 4 dégaines, 3-4 sangles, encordement 2*30m, crampons selon l’état du névé de descente. Chaussons confortables à partir de L4.
Conditions favorables : En conditions dès que le rocher est sec. Se méfier de la descente en début de saison.

Approche :
Du Plan de l’Aiguille, suivre le sentier en direction du glacier des Pélerins (sentier supérieur). Après avoir passé les gradins équipés de marches, le sentier traverse une pente herbeuse que l’on remonte (cairns, sente) pour prendre pieds sur la croupe menant à l’arête. Remonter un chaos de blocs (cairns) jusqu’à une zone plus raide. On passe à droite par une courte désescalade, puis dans des gradins au plus facile (pas de III selon itinéraire). L’attaque se situe sur une terrasse à l’aplomb de deux gendarmes.

Itinéraire :

Le découpage présenté ci-dessous a pour objectif de réaliser de courtes longueurs, logiques et avec des relais pratiques pour l’assurage. Il fonctionne avec un encordement à 25m sans corde tendue. Une manière simple, efficace et agréable de parcourir l’arête ! La plupart des relais sont à construire (becquet ou friends), les relais existants sont indiqués.

L1, III. Monter vers le petit gendarme de droite et le contourner à droite.
L2, 4b. Rejoindre l’arête par une fissure large, plus facile en grosses qu’en chaussons !
L3, III. Passer sur l’arête ou son flanc droit, rejoindre le pied du ressaut suivant (piton à renforcer).
L4, 4b. Mur fissuré (piton), sortir à gauche, continuer quelques mètres jusqu’à ce que le fil se rétrécisse.
L5, 4c et A0. Monter sur le fil par une fissure flanc droit, passer le mur suivant par un pas d’artif sur pitons artisanaux et suivre des fissures jusqu’au sommet du ressaut.
L6, III. Désescalade facile, passer flanc droit de l’arête puis rejoindre le fil et faire relais. On peut continuer en corde tendue jusqu’au relais suivant.
L7, 4a. Sur le fil, relais au pied d’un dièdre, piton à renforcer.
L8, 4b. Dièdre, relais sur une terrasse au pied d’un dièdre/cheminée plus raide.
L9, 4c. Dièdre/cheminée, sortie à gauche puis rejoindre le fil à droite.
L10, III et 4a. A gauche du fil jusqu’à une brèche, puis fissure au dessus de la brèche, poursuivre jusqu’à la brèche suivante. Il est possible d’éviter la fissure par la droite.
L11, 4b. Partir à gauche par une mini-vire puis droit dans une fissure jusqu’à une terrasse.
L12, 4b. Fissure vers la droite puis à gauche.
L13, III. Rejoindre la brèche suivante au pied d’un ressaut vertical.
L14, 4a. Fissure et rétablissement sur le bloc coincé, la fameuse « boite aux lettres », relai sur piton + lunule.
L15, 6a ou 5b/A0. Clipper le piton au dessus du relai puis traverser à droite, piton après avoir tourné l’arête. Monter le dièdre/cheminée, piton. Quand il devient plus raide et difficile (coinceur coincé visible) tourner l’arête à droite (un pas) puis monter des feuillets raides. Relai sur goujons.
L16, III. Suivre flanc gauche l’arête en descente, puis remonter à la brèche sous une dalle.
L17, 5a/b. Gravir la dalle (2 pitons) puis à gauche sur une vire, monter dès que possible par deux pas physiques. En grosses c’est la longueur clé.
L18, III+. Désescalade sur le fil, passer un ressaut flanc droit, relais sur goujons et spit avant une brèche. On rejoint la VN du Peigne.
L19, 4b A gauche du fil, un pas difficile en réta pour rejoindre l’arête, relai après des feuillets.
L20, III Poursuivre jusqu’au relai de rappel au sommet du couloir des papillons.

Descente :
Un rappel de 25m mène à des gradins, puis un nouveau rappel de 15m. Ensuite désescalader le couloir, et rejoindre sa rive gauche quand il s’élargit, cairns et sente. Suivre la sente qui tourne à gauche au niveau d’une vire avec 2 petites brèches, pour gagner des gradins au dessus du névé du Peigne. Descendre le névé et rejoindre la moraine des Pélerins où l’on retrouve le sentier qui mène au Plan de l’Aiguille.

Autres sources :
L’excellent « Mont Blanc Granit, Tome 2 »
Camptocamp

Un commentaire sur “Topo – Aiguille du Peigne, gendarme 3009m : Arête des Papillons, D/II/400m

  1. Merci de ce petit topo qui me ramène 50 ans en arrière. Pascal Laheurte, mon compagnon de cordée , décédé depuis en montagne avions complété l’arrête des papillons par la face ouest du peigne (elle se nomme ainsi je crois), puis par l’ascension du pèlerin après être redescendu du col. Cette dernière ascension m’a fait beaucoup de frayeur, du fait d’une voie en libre intégral en l’absence de point de relais et tout équipement.
    Mon compagnon m’a fait un beau compliment en me disant que j’avais suivi le même cheminement que notre ami Pascal Hottmann disparu en montagne dans l’intégrale de Peuterey quelles que années plus tard.
    Mes meilleures pensées aux amoureux de la montagne.
    Philippe Euvrard.

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